La délicieuse maison jaune soleil au milieu d’un jardin clos par une palissade peinte en blanc donne le ton. On va s’amuser ! C’est Mia-Maria, la cadette de la fratrie qui raconte les aventures de sa famille et en particulier celles de Lotta, sa petite soeur, surnommée Tohu-Bohu. Lotta a « un tout petit peu plus que quatre ans » mais elle est déjà dotée d’un tempérament bien trempé. Accompagnée de son doudou, Nounours le cochon, elle affronte toutes les situations sans peur et avec une énergie folle. Papa trouve qu’elle est tout de même « têtue comme une vieille chèvre », mais ce trait de caractère est un petit détail au regard de ses bonnes idées et de sa générosité. « Je peux faire tellement de choses ! », dit Lotta. » Quelle chance d’avoir Lotta », dit maman !
Les 15 aventures de Lotta la filoute ont été publiées pour la première fois en 1958. Astrid Lindgren semble alors inventer une cousine intrépide à sa célèbre Fifi Brindacier, revendiquant une fois de plus cette conviction magnifique que l’avenir du monde est entre les mains des enfants. Réédité en 2015 en Italie sous cette forme de recueil, c’est aujourd’hui grâce aux éditions belges Versant Sud Jeunesse que nous pouvons lire Lotta la filoute.
Lotta la filoute est un texte agile et délicieux (il faut l’essayer à voix haute, un régal…), traduit par Aude Pasquier, avec le soutien du Swedish Arts Council. Il est illustré par Beatrice Alemagna, qui a inscrit Fifi Brindacier au panthéon des héros de son enfance. Ses dessins se glissent dans le livre avec un naturel déconcertant. Des dessins joyeux, libres, expressifs. Il faut dire que l’histoire est taillée sur mesure pour cette illustratrice qui aime tellement que les enfants jouent, partent à l’aventure, explorent les jardins et les forêts, grimpent dans les arbres… Astrid Lindgren, Beatrice Alemagna, Lotta la filoute, ces trois-là étaient faites pour se rencontrer.
Pour tous les enfants qui savent lire.