L’homme qui dessinait les arbres – Frédérick Mansot – Editions Actes Sud

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L’homme qui dessinait les arbres, Frédérick Mansot – Editions Actes Sud – 15€

Monsieur Francis a ses habitudes. Chaque matin, il quitte la maison muni de ses crayons, sa gomme et ses grandes feuilles de dessin. « Tu n’oublieras pas d’acheter le pain ! » lui rappelle sa femme. Bien sûr, monsieur Francis oubliera d’acheter le pain. Car monsieur Francis est un lunaire, un poète, un amoureux des arbres et de la forêt dans laquelle il s’enfonce avec émotion et plaisir.

Sur ces grandes feuilles de dessin, il reporte inlassablement les lignes d’une forêt où le coccoloba, le kapokier, le manguier voisinent avec le figuier rouge, le palmier, le moabi.

Mais le jour où l’envie lui prend de s’élever en montgolfière jusqu’à la canopée ,il découvre une forêt abîmée, épuisée, fantômatique où seul résiste le géant moabi… Sous les larmes de désespoir du dessinateur, l’arbre fait rejaillir la vie dans la forêt. Attiré par la lumière, un cecropia se met à pousser, plongeant monsieur Francis dans un profond émerveillement…

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L’homme qui dessinait les arbres est une histoire inspirée par le film de Luc Jacquet, Il était une fois la forêt (sortie 14 novembre), et par son narrateur Francis Hallé. Professeur de botanique à l’Université de Montpellier, Francis Hallé s’est spécialisé dans l’étude des arbres et des forêts tropicales humides. Parmi ses travaux, la série de missions scientifiques qu’il a dirigée de 1986 à 2003, baptisée le Radeau des Cimes, est une expérience inédite.

Dans les anénes 1990, persuadé de la richesse de la canopée des forêts tropicales, Francis Hallé est confronté à la difficulté de l’atteindre et ne peut donc en apporter la preuve. La rencontre avec Dany Cleyet-Marrel, aéronaute aventurier, et Gilles Ebersolt, architecte, sera déterminante. Ensemble, ils mettent au point ce formidable outil de prospection qui va enfin permettre un accès facile à la canopée : une plateforme légère innovante installée au-dessus de la cime des arbres sur laquelle elle y prend un appui stable. C’est le Radeau des Cimes auquel on accède à l’aide d’un dirigeable, au cours d’une procédure appelée arbrissage. Une fois là-haut, que découvrent Francis Hallé et son équipe ? Une biodiversité végétale et animale extraordinaire encore inconnue. Les études, les observations révèlent que ces forêts qui ne constituent que 6% des terres émergées abritent au moins 75% de la biodiversité mondiale. Régulièrement, Francis Hallé dénonce la déforestation et le saccage des forêts primaires, réserves exceptionnelles de vie sur terre.

En 2006, Francis Hallé confiait: « Je recherche désespérément un producteur de cinéma pour réaliser un film sur les forêts tropicales tant qu’il en existe encore, pour en garder au moins la mémoire ! » Avec Il était une fois la forêt, Luc Jacquet semble exaucer ce voeu. Et telle une fable, le livre illustré par Frédérick Mansot sera pour un enfant – à partir de 7 ans – un premier pas dans la fascinante histoire des arbres des grandes forêts des tropiques. « Il y a dans chaque graine la promesse d’un géant… »