Mythos – Notre sélection de contes à dire, à lire ou écouter

« Pourquoi l’eau de mer est salée

Il y a des années, il y avait deux frères. L’un était pauvre, l’autre riche. Lorsque leurs parents moururent, la vie du frère pauvre fut encore plus triste, car le frère aîné s’empara de tout l’héritage. Et le frère cadet n’avait rien. Sa femme et lui vivaient dans une grande misère. Lorsqu’il ne resta plus rien au frère cadet, il se décida à aller voir son frère aîné lui demander de l’aide, mais le frère aîné refusa tout net. Alors, le frère cadet alla pêcher pour faire la soupe. Comme ce jour-là le poisson ne mordait pas, il rentra bredouille, tête basse. Tout à coup, il remarqua des meules au milieu de la route. Il les prit et les apporta à la maison. Sa femme lui demanda :

– La pêche a-t-elle été bonne ? As-tu apporté beaucoup de poissons ?

– Non, femme, pas de poissons. Je t’ai apporté des meules.

Il posa les meules par terre, et, par dépit, y donna un coup de pied. Les meules se mirent à tourner et à moudre. Ils virent alors le sel qui sortait des meules. Elles se mirent à moudre de plus en plus vite, et le sel s’entassait. Le couple se réjouit. Et le frère cadet se mit à réfléchir : où conserver le sel, et comment arrêter les meules ? Enfin il trouva : il renversa les meules, qui s’arrêtèrent alors. Ils commencèrent à mener la belle vie. Ils vendaient le sel moulu et ils vivaient dans l’aisance.

Le frère aîné l’apprit, alla voir son cadet et lui dit :

– Frère, prête-moi tes meules.

Le cadet n’avait pas envie de prêter les meules à l’aîné, mais il les donna quand même. Le frère aîné apporta les meules chez lui et les poussa avec le pied. Les meules se mirent à moudre. Mais le frère cadet n’avait pas eu le temps d’expliquer comment arrêter les meules. Elles tournaient tant et tant que le tas de sel atteignit le plafond. Les murs se sont fendus. Le frère aîné, effrayé à l’idée que la maison allait s’écrouler, attrapa les meules et les jeta dehors. Elles dégringolèrent du haut de la montagne et tombèrent dans la mer, où elles coulèrent à pic. De nos jours encore, ces meules tournent et continuent à moudre le sel. »

Dans Contes et légendes d’ukraine – Aux Origines du Monde

 

la courte echelle, rennes, mythos, contes

 

Mythos (12-17 avril), festival adolescent de 15 ans à la maturité d’un quadra. Désormais, dites M. M ou Mythos, en tous cas, il s’en raconte toujours de belles, des vertes et des mûres, de toutes les couleurs au rythme du monde qui va.

A la Courte Echelle, les histoires, les récits, les mots et les paroles forment l’essence même du lieu, sa raison d’être. Nous avions l’embarras du choix, mais il fallait choisir. Nous avons donc extrait quelques morceaux, des pépites à lire, à dire ou à écouter, faites pour accompagner l’événement, parmi lesquelles :

> Adama N’Daye le tout premier griot du monde – Alain Korkos – Editions Bayard – 10,90€

> Les Contes de Shakespeare –  Charles et Mary Lamb, illustrations en linogravures de Joëlle Jolivet   – Editions Naïve – 22€

> Contes des jours d’avant  –  Muriel Bloch, illustrations Jacqueline Noyre – Editions JBZ – 14,50€

> Contes et légendes d’ukraine – Traduits par Galina KABAKOVA – Editions Aux origines du monde-    20€

> Golem – Anne Jonas et Régis Lejonc – Editions Nathan Jeunesse – 17,90€

> Petits arrangements avec la vie (CD) – Auteur : Jennifer Anderson, création musicale : Rémi Resse – Collection Editions Oui’dire

> Contes des mille et une nuits, Dans les pas de Shéhérazade (CD) – Interprète : Jihad Darwiche, création musicale : Abaji – Collection Editions Oui’dire

 

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