La poésie n’a pas de saison, elle est de toutes les saisons. Elle se pose sur un tapis de neige, sur un fleur qui éclot, sur une plage de sable, sur des feuilles qui se ramassent à la pelle. En ce mois de rentrée, elle a la malice de faire parler d’elle auprès des enfants à travers deux beaux albums. Mieux encore : elle fait se croiser deux grands poètes contemporains d’origine belge, Werner Lambersy et Carl Norac, qui ajoutent ainsi une nouvelle coïncidence aux liens qui les unissent déjà.
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« Mon boucher voulait que je devienne boucher : j’en avais le physique ; mon père docteur et ma mère, politicien. Personne ne voulait que je sois poète. Moi non plus ! J’ai donc fait autre chose et surtout n’importe quoi, sauf des études et boucher.Mais ça écrivait déjà en moi, alors que je ne savais ni lire ni écrire, et peut-être même avant. Alors, j’ai laissé faire, et c’est venu, comme des fruits de saison, mais jamais du même arbre ou du même buisson, enfin pas tout à fait… »
Poète essentiel de la littérature francophone, lauréat du Prix Mallarmé, Werner Lambersy, traduit dans plus de vingt langues, publie chez Motus son premier « recueil spécial jeunesse ». Le sous-marin de papier offre page à page, des poèmes courts et délicats, des mélodies à dire et à retenir, des puzzles de mots inventifs. La mise en images a été confiée à la photographe et illustratrice Aude Léonard qui sait bien survoler la réalité.
Le duo Carl Norac et Géraldine Alibeu se retrouve, lui, chez Actes Sud autour de Poèmes pour mieux rêver ensemble :
« (Des) poèmes bienveillants et optimistes pour prendre soin de chacun. Un livre à la libre cadence, à picorer à sa guise. Il y est question de rêve, d’“animots d’amour”, de poème à vélo, d’un vieil homme ami avec l’océan, de désir de changer le monde ou de pieds de nez aux râleurs de tous les pays. Un imaginaire joyeux quand le monde est parfois morose. »
Et puis, en 4ème de couverture, ces phrases… S’il manquait quelques mots pour nous convaincre de donner de la poésie à nos enfants…
« Ton chemin dans la vie, ce n’est pas seulement toi qui le traces. Mais le rêver, dès aujourd’hui, en poésie. c’est déjà le tracer un peu. N’abandonne jamais tes rêves. »
Merci pour cette petite pause en poésie. Délicatesse et temps suspendu.
Au moins un poème par jour……