Ce n’est pas toujours facile pour Catherine, enseignante en primaire, de parvenir à établir le silence dans sa classe de CM1. Même pas facile du tout ! Mais les bavards ne s’arrêtent jamais et, pour Catherine, cela devient obsessionnel. Elle a beau essayer toutes les méthode possibles et imaginables… « Ils jacassent, jaspinent, babillent, clabaudent. »
Et voilà que Catherine « pète les plombs » ! Elle est obligée de s’arrêter un mois. A son retour, après le passage d’un remplaçant terrifiant, elle trouvera la solution grâce à un pistolet à eau.
La classe pipelette, Susie Morgenstern, illustrations Iris de Moüy – L’école des loisirs, coll. Mouche – 8,50€
Cette histoire est racontée à plusieurs voix : Catherine, bien sûr mais aussi différents enfants de la classe qui portent un jugement en bien ou en mal vis-à-vis des efforts de leur enseignante pour faire régner un minimum de silence et de discipline. Et du coup, ce livre semble soulever une polémique dans le monde de la littérature jeunesse : peut-on parler, dans un roman pour enfant, des difficultés rencontrées par les enseignants dans leur travail quotidien ? Peut-on reproduire les pensées des uns et des autres (vis-à-vis des uns et des autres), pensées certes outrancières (« Je lui enverrai une décharge électrique chaque fois qu’il dit un mot. Je lui mettrai la tronche sous l’eau dans une bassine ») mais ne vit-on pas aujourd’hui avec un langage outrancier ?
Susie Morgenstern nous avait habitués à des textes pleins d’humour (Joker, Même les princesses doivent aller à l’école), de tendresse (Lettres d’amour de 0 à 10). Là, le ton change, devient plus dur et, de ce fait, La classe pipelette fait découvrir au lecteur-élève les difficultés auxquelles sont confrontés les enseignants d’aujourd’hui. Les temps changent et Susie s’adapte…
– Chroniqué par Didier –