Le paravent d’Enzo Mari est arrivé à la Courte Echelle

  • Post published:21 décembre 2010
  • Post category:Objets

On fond de plaisir ! A la Courte Echelle, ça arrive souvent, mais là, avec la  livraison du paravent d’Enzo Mari, il y a quelque chose de spécial. Le paravent d’Enzo Mari est un objet que nous attendions avec impatience…

 

paravent enzo mari editions coraini.jpg

Paravent Enzo Mari, édité par Corraini (10 pans -L3m x H0,90m- prix 84€)

 

 

C’est fascinant comme les idées les plus simples sont les plus saisissantes. Ce qui est agaçant, c’est que nous sommes rarement celle ou celui qui y a pensé en premier.  Explication ? Les idées les plus simples sont des idées géniales et tout le monde n’a pas la chance d’être un génie. Enzo Mari lui en est un.

 

La « forme-valeur »

Respecté et reconnu, depuis les années 1950, le designer italien de 78 ans compte parmi les plus grands. Partisan d’un « design radical », Enzo Mari met au coeur du métier de designer la fonction de l’objet, son utilité comme fin en soi. Rejetant l’idée de gadget, il recherche avec obstination la « forme-valeur ». “Le design est un étendard lié aux ressources et les ressources sont liées aux grands thèmes de notre époque, comme les guerres sont faites pour le contrôle du pétrole. Le travail est politique et à travers lui on peut, petit à petit, stimuler les consciences «  martèle-t-il. D’une rigueur intellectuelle, il est animé par une éthique profonde, à laquelle il n’a jamais dérogé. Y compris dans les années 2000, qui l’ont conduit à coopérer avec le japonais Muji, les maisons Daum et  Poltrona Frau.


in Design 1968 Enzo Mari.jpg

En 1968, le magazine Design présente le paravent d’Enzo Mari, édité par Danese

 

Le Paravent des Jeux réédité par Corraini

Eclectique et intimement attaché à l’esthétique comme mode de communication, Enzo Mari est également graphiste. Lorsque, dans les années 1960, il imagine un paravent de jeux pour les enfants, auquel y associe un graphisme épuré, sobre et géométrique. Dix panneaux en carton, des cercles jaunes, des vagues bleues, des  briques rouges, des formes évidées… D’une parfaite simplicité, l’objet est un espace de jeux à inventer. Pour Enzo Mari, c’est sa quintessence. Les enfants s’approprieront l’objet, en feront une cabane, une forteresse, une séparation mobile ou utiliseront les différents panneaux comme des décors d’aventures dont eux seuls ont le secret.

Près de Vérone, à Mantova, la maison Corraini qui s’ingénie à soutenir l’art contemporain et l’édition, a réédité le paravent d’Enzo Mari, en 2009. Affirmant avec force l’importance culturelle du livre et de l’objet, Corraini est un éditeur exigeant et lumineux dont le catalogue regorge de pépites. Parmi lesquelles le paravent d’Enzo Mari, que nous sommes heureux de partager. Comme si,cette année, Noël avait décidé d’être avant Noël.

340-MAR_posto_giochi_int6.jpg

 

 

> A lire, l’article de Clara Mantica, paru en 2003 dans Intramuros

> A la fin des années 1960, Enzo Mari et son épouse Iela ont publié deux albums pour les enfants. « Révolutionnaires« , ces histoires sans paroles,  L’oeuf et la poule, La pomme et le papillon ont été rééditées en 1997 par l’Ecole des Loisirs.

> Les cartes de Noël, biglietti di Natale, des éditions Corraini,  sont disponibles à la librairie.