Bus en goguette, Gianni Rodari, ill. Blanca Gomez – Ed. La Joie de Lire – 14,90€
Rome, un matin comme les autres. Les passagers du trolleybus 75 se rendent à leur travail. Les uns lisent le journal qu’ils ont acheté, ceux qui ne l’ont pas acheté grapillent les nouvelles par-dessus l’épaule de leur voisin. Tout semble très habituel… Mais voici qu’au lieu d’aller vers le Trastevere, le chauffeur file vers les prairies de Civitavecchia en-dehors de Rome, à la vitesse d’un lièvre en vacances ! Affolement général chez les voyageurs, ce chauffeur est un fou, et l’heure, et le travail, et le Tribunal, proteste l’avocat ! Indifférent aux protestations, le trolleybus poursuit sa course buissonnière jusqu’à stopper dans un écrin de nature, frais, vert et parfumé. Alors le charme d’un cyclamen, d’une fraise mûre, d’un rayon de soleil sur une joue, d’une partie de foot improvisée, d’un pique-nique dans l’herbe, alors ce charme imprévu opère. Les employés prolongeraient volontiers ce moment, mais le bus les rappelle à l’ordre, sans compter que l’heure tourne. L’heure tourne ? Non, l’heure ne tourne pas, vérification faite, il est toujours neuf heures moins dix et nous sommes toujours le 21 mars… « Le premier jour du printemps, tout est possible ! ».
Fantaisie et optimisme
Dans Bus en goguette, fantaisie et liberté sont de règle. A la Gianni Rodari !. L’histoire de cette parenthèse poétique et de temps suspendu est extraite des Histoires au téléphone. Chaque soir, monsieur Bianchi, représentant de commerce, raconte à sa fille des histoires extraordinaires. Elles sont peuplées de pays incroyables, de personnages bohèmes, d’événements inattendus, illustrant la légendaire créativité de l’un des plus grands auteurs italiens de littérature jeunesse. Egalement pédagogue engagé, Gianni Rodari croyait plus que tout en l’imaginaire : » L’histoire est le lieu de toutes les hypothèses. Elle donne des clés pour aider à entrer dans la réalité par des voies nouvelles et pour aider les enfants à connaître le monde ».
Bus en goguette est entre les mains de l’illustratrice espagnole Blanca Gomez dont le trait délicieusement rétro et énergique répond avec naturel à la fable de l’italien. Un album de saison habité par une « volonté optimiste » que Rodari aimait à revendiquer.