Les éditions Cambourakis ont publié une fascinante histoire de révolte d’enfants. L’album Jonquilles et Pâquerettes nous vient de Suède, il est écrit et dessiné par Pija Lindenbaum et traduit en français par Catherine Renaud.
Quatre maisons dans la montagne. L’une est pour les Jonquilles, l’autre pour les Pâquerettes, la troisième pour manger et la dernière pour la Cheffe. Il y aurait ici mille enfants, on ne sait pas vraiment. « C’est comme à la maternelle, sauf que personne ne vient nous chercher. » Il s’agit donc d’un pensionnat d’enfants sans parents.
La Cheffe détient tous les pouvoirs et règne ici avec autorité et discrimination. Au groupe des Jonquerettes, les jeux, les desserts et les livres. À celui des Pâquerettes, les corvées, les pierres et la lessive. Entre les deux, une ligne blanche qu’il ne faut pas franchir et cette consigne de ne pas se mélanger. Les deux groupes semblent trouver normal… Jusqu’au jour où le narrateur, un Jonquerettes, demande à la Cheffe pourquoi les Pâquilles n’ont pas le droit d’être comme eux et s’entend répondre : « Ça doit être injuste. J’aime ce qui est injuste.» C’est dans le cœur de cet enfant-là que naîtra le sentiment d’injustice et le début de la révolte, tandis que la force du collectif fera le reste… Ensemble, Jonquerettes et Pâquilles finiront par prendre leur destin en main, abandonnant le tyran à son misérable sort de tyran.
Jonquerettes et Pâquilles est un album troublant, beau et marquant. Il semble s’inscrire dans la lignée des livres jeunesse scandinaves qui questionnent l’éducation et le rôle des adultes. Sa lecture pourra être accompagnée d’échanges sur l’injustice, le courage, le pouvoir de dire non et l’imagination. Car c’est aussi d’imagination dont font preuve ces enfants pour ouvrir la brèche. Une histoire à partager avant le retour à l’école… !